Harcèlement et Web

 Megan Meier, 13 ans, s’est pendue dans sa chambre après avoir été rejetée brutalement par un cyberamoureux prénommé Josh.
 
Megan prenait des antidépresseurs. Tout n’était donc pas rose dans sa vie. On ne saura jamais ce qui l’a mené vers la mort. On peut spéculer que cet échange virtuel y a toutefois contribué. Quand quelqu’un est dans une période de sa vie où il se sent psychologiquement fragile, un lien affectif, quelque il soit, qui se termine brutalement par un « Je ne veux plus de toi » ou « Si tu n’existais pas, le monde serait meilleur » peut se transformer en coup de grâce.
 
Ce qui a ému les Américains dans cette histoire, c’est l’identité révélée du fameux Josh. Le cyberamoureux a été créé de toutes pièces par une amie de l’adolescente et par la mère de celle-ci, Lori Drew, 47 ans à l’époque du drame. Cette femme a été récemment condamnée pour avoir emprunté une fausse identité et avoir enfreint les règles du site MySpace contre le harcèlement.
 
Qu’est-ce qui peut pousser une femme, majeure et vaccinée, à agir de la sorte envers une adolescente que sa fille côtoie? Un besoin de pouvoir malsain? Un besoin excessif de contrôle? Ça me rappelle que ma mère avait l’habitude de dire : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. »
 
Évidemment, certains en ont profité pour démoniser le Web. J’aurais tendance à blâmer tout simplement la nature humaine. Pour faire un contrepoids, je vous invite à visionner le film Ben X, si ce n’est pas déjà fait.
 
Je vous invite également à lire l’avis d’un psychologue, Yann Leroux, sur le rôle éducationnel qui ne doit pas être éclipsé.
 
Et, pourquoi pas, jetez donc un oeil à cet interview, par moi-même, du psychologue Jean-François Vézina (p.8!).  Un point de vue très pertinent et éclairant sur le rapport humain/mondes virtuels.
 
 
 
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